Arrivé en Belgique en mai 2007, Jean-Baptiste est originaire de République Démocratique du Congo. Après avoir demandé l’asile en Belgique, il séjourne un an dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Quand sa demande d’asile est refusée, il entame une vie dans la clandestinité. Pendant plusieurs mois, il se débrouille, il fait de petits boulots et loge chez des connaissances.
Les étapes d’une expulsion : la gradation de la contrainte
1. À son arrivée au centre fermé, il est généralement proposé à l’étranger de rentrer « volontairement » grâce au programme REAB (Return and Emigration of Asylum Seekers) qui permet de partir avec une petite prime de réinstallation de 250 euros.
2. S’il refuse le REAB, l’étranger aura droit à un éloignement « normal ». Il est amené à l’aéroport, peut décider de refuser l’expulsion et de rentrer au centre. Il ne sera pas contraint physiquement à prendre l’avion. Cette opération peut être répétée une seconde fois.
3. Ensuite, on passe au départ forcé sans escorte. Dans ce cadre, des moyens techniques de contrainte peuvent être utilisés : clé au bras, clé à l’épaule… Si la personne arrive à résister, elle est ramenée au centre fermé.
4. Étape suivante : l’expulsion sous escorte. Une escouade de policiers est chargée de faire embarquer l’étranger expulsé. La personne est menottée et elle peut être « saucissonnée »: les poignets et les chevilles entravés par des bandes velcro. Le degré de violence est évidemment plus élevé après plusieurs tentatives d’expulsion. La personne est de plus en plus angoissée, déploie l’énergie du désespoir pour résister et les policiers sont encore moins « conciliants » face à quelqu’un qui a réussi à résister plusieurs fois…
5. Enfin, si tout a échoué, il reste la possibilité de mettre l’expulsion en œuvre au moyen d’un « vol sécurisé ». Il s’agit de vols spécialement affrétés pour l’expulsion de ressortissants d’un même État ou de plusieurs États d’une même région. Ils sont parfois organisés conjointement par plusieurs pays européens. Ces « vols sécurisés » partent de l’aéroport militaire de Melsbroek, sans aucun contrôle indirect puisqu’il n’y a ni passagers, ni équipage comme sur les avions de ligne. La présence policière y est importante et des accompagnateurs sont présents (médecins, infirmiers…).